La diagonale du vide
Au début, il y a cette idée d’échec et (d’auto)mate. Mais voilà que la structure même de l’échiquier, ses lignes d’équilibre et de mouvements, se dérobent et pour finir se dissolvent. Voilà qu’en écho aux forces qui animent le corps sculpté d’Okana, d’autres forces se manifestent qui remettent en question le jeu lui-même. Alors, perdant ou gagnant ? Dans cette performance/danse contemporaine délicate et fascinante la réponse importe moins que l’évolution du processus et, à son diapason, celle des consciences. Changer les règles, briser les conventions, c’est prendre le temps de déplacer le regard pour affronter l’espace vide. Au bord de ces abymes existentiels, marionnette-automate, danseuse, musicienne et marionnettiste automaticien abolissent le réel pour créer de nouvelles corrélations et de nouvelles interactions.
C’est ainsi que, par la grâce d’Okana, danseuse/automate de taille humaine, s’ouvre un étonnant espace d’abstraction où le mouvement s’affirme à la fois comme moteur et comme enjeu. Une expérience poétique singulière et puissante.
Production compagnie A Hauteur des Yeux
Soutiens Ville de Genève, Loterie Romande, Fonds Mécénat SIG, Fondation Leenaards