Les Tunisien·nes ont soutenu l’été passé le coup de force de leur président qui s’est arrogé les pleins pouvoirs. Ils et elles n’en pouvaient plus d’une démocratie parlementaire qui, selon eux·elles, a enfoncé le pays dans la crise.
Les 10 ans de démocratie tunisienne ont coïncidé avec une détérioration des conditions de vie des Tunisien·nes. Imposé par le président Kaïs Saïed, l’état d’exception en vigueur lui donne, dans les faits, plus de pouvoir que n’en a jamais eu, en 23 ans de règne, l’autocrate Ben Ali, renversé en janvier 2011. Quand la communauté internationale demande à Kaïs Saïed de revenir rapidement à la Constitution votée en 2014, les Tunisien·nes rétorquent que les élu·es de la démocratie parlementaire, au mieux incompétent·es au pire corrompu·es, n’ont fait qu’aggraver la crise économique. Le film Ghofrane et les promesses du printemps retrace le parcours de Ghofrane Binous, une jeune tunisienne qui se présente aux élections législatives de 2019. On découvre alors l’exaspération et les désillusions de la population tunisienne, fatiguée des promesses des politicien·nes sans lendemain.