Une année curieuse, on n’a pas eu le temps de voir le printemps.
On a bien cru pendant les premiers quinze jours de confinement que
l’Art dans son entier allait devenir numérique, et nous nous sommes mis
à vivre par écran interposé, visio -conférences, vieux films, jeux
divers, et puis un jour l’overdose est arrivée, il fallait que le
vivant reprenne ses droits.
Le théâtre au cours de ses 2500 ans d’existence s’est toujours réinventé.
On avait cru que l’invention de l’imprimerie, les guerres, l’avènement
du cinéma, l’arrivée d’Internet allait le mettre en difficulté. Le
théâtre est toujours passé entre les mailles du filet.
Et voici que le corona virus par l’intermédiaire de ses grands
spécialistes nous impose de nouvelle lois. Le théâtre s’adapte.
Les trottoirs se couvrent de petites pâquerettes.
Un saxifrage, c’est cette petite herbe vigoureuse qui pousse à travers
les pavés et dans les interstices des murs.
Les artistes sont tels les saxifrages, ils sont capables de faire éclore
la poésie là où on ne l’attend pas.
Cela pourrait prendre le nom d’art furtif.
Ce n’est pas le public qui se rassemble autour des artistes, c’est l’Art
qui vient à la rencontre des gens…
Le quotidien, nous dit Edgar Morin, c’est la prose, les tâches ménagères
etc. Mais l’homme a besoin de s’extraire du quotidien et d’entrer dans
un monde plus poétique : regarder l’eau du fleuve qui s’écoule ou un
coucher de soleil, écouter le vent qui agite les feuilles des arbres, un oiseau qui chante.
S’est mise en place une brigade d’intervention poétique composée de dix artistes aux talents variés. Cette brigade va répandre dans la rue de multiples mini- interventions:
poèmes, chants, danses, impostures légères.
Ils sont les nouveaux re- animateurs.
Ils sèment dans la ville des images incongrues et décalées.
C’est de l’invention au jour le jour, avec comme unique passion,
l’amour des gens croisés dans la rue.
Deux fois par jours, du 26 au 30 juillet 2020, en fin de matinée et en fin d’après-midi, ils vont investir les rues et parcs de la ville de Genève.
Le jour dit, pour avoir une chance de les croiser et en savoir plus sur le quartier choisi, rendez-vous sur: https://www.facebook.com/latifadjerbitheatre
Projet porté par: Latifa Djerbi accompagnée de Lorianne Cherpillod
Collaboration artistique : Jacques Livchine
Avec: Poline, Martina, Lorianne, Pauline, Latifa, Yanoé, Elliot, Hipolito, Simon et Rafaël.