Exposition curatée par Valentina Peri
En collaboration avec Jérôme soudan (Electron)
En partenariat avec l’iMAL
Du 28 avril au 12 mai
« Qu’est-ce que l’amour à l’ère numérique ? Comment les interfaces refaçonnent-elles nos relations affectives ? Quel est l’impact des nouvelles technologies sur notre sphère romantique ? Comment les écrans affectent-ils notre intimité sexuelle et notre désir de connexion ?
Internet et les smartphones provoquent de nouveaux questionnements liés à l’intimité et nos vies romantiques, qui n’ont pas fini de nous interroger. Ils sont devenus d’extrême actualité en mars 2020, lorsqu’une pandémie mondiale a placé des millions de personnes dans une situation de confinement total, les obligeant à reconfigurer en ligne la plupart des activités sociales, sous une forme médiatisée. Travailler à distance, faire la fête en ligne… les humains de toute la planète ont tenté de jongler avec les inconvénients de la distanciation sociale et de vivre une réalité sans contact comme leur nouvelle normalité.
L’auto-isolement forcé et l’absence de contacts physiques ont poussé de nombreuses personnes à également déplacer leur vie sentimentale vers le numérique, les apps et les sites de rencontres, conduisant à de nouvelles façons de créer du lien, chercher des partenaires ou séduire, tant pour les utilisateurs confirmés que les novices.
L’ampleur du phénomène sous-entend un potentiel énorme en termes de profits et de collecte de données personnelles, et soulève des questions sur l’obsolescence planifiée qui est censée être inhérente à ce modèle de business : l’idée que les entreprises de rencontres en ligne voient la recherche de partenaires comme une activité récréative et un produit de l’économie libidinale à consommer sans fin.
Le philosophe Paul B. Preciado a montré dans son article Les leçons du virus (2020) que « le sujet des sociétés techno-patriarcales néo-libérales que le Covid-19 est en train de fabriquer n’a pas de peau, est intouchable, n’a pas de mains. […] Il n’a ni lèvres, ni langue. Il ne parle pas en direct, il laisse un message vocal. Il ne se réunit pas et ne se collectivise pas. Il est radicalement individuel. Il n’a pas de visage, il a un masque. Pour pouvoir exister, son corps organique est caché derrière une série indéfinie de médiations sémio-techniques, une série de prothèses cybernétiques qui sont autant de masques : l’adresse e-mail, les comptes Facebook, Instagram, et Skype ».
À travers le travail d’artistes suisses et internationaux, l’exposition « TECHNO ROMANCE, Data, Dating, Desire » invite à explorer les nouvelles directions du romantisme contemporain et vise à susciter un débat sur la manière dont la société répond à l’un des plus grands défis de notre temps : comprendre les liens qui se tissent entre désir, émotion, technologie et économie dans le monde de l’après-pandémie. »
Valentina Peri, curatrice