DENIS MAILLEFER
C’est la fin de l’automne.
Les arbres sont nus déjà. Il a plu. Un homme marche dans un cimetière, lit les épitaphes, s’assoit sur un banc. Il a pleuré, peut-être. Une femme entre. Elle et Il se trouvent, ou se retrouvent, Elle et Il vont s’aimer, peut-être, ou se sont aimés et quittés, ou s’aiment encore comme s’ils s’étaient déjà aimés. Le temps s’accélère, ou peut-être se suspend, ou alors tourne en rond.
Jon Fosse a l’art d’écrire entre les mots, à la lisière du vide, pour mieux toucher nos fragilités. Avec une infinie tendresse, il crayonne ses personnages qui – comme nous, dans nos rêves, ou nos souvenirs, peut-être – s’aiment et se rencontrent et se ratent là où le temps n’existe plus.