En neuf nouvelles, l’écrivain algérien Salah Badis dessine le portrait d’une ville – Alger et ses environs – et d’une galerie de personnages confrontés à la difficulté de vivre et d’aimer au quotidien dans une société sclérosée.
Ils et elles s’appellent Kahina, Amin, Maria, Imen, Madjid, Madame Djouzi, Selma… Ils sont plus ou moins jeunes, commerçants, étudiants, salariés, ils cherchent à faire la fête, à s’aimer, ils se remémorent leurs vies et scrutent les stigmates du temps qui passe. Ce sont autant de personnages en butte aux contraintes sociales et politiques qui ont marqué l’Algérie des années 1980 jusqu’à la fin des années 2010 : la sanglante décennie 1990, le règne déclinant du président Bouteflika, les prémices du mouvement de révolte citoyen de 2019.
Dans le décor décati et sublime de la ville d’Alger et de ses banlieues anonymes pleines de vie, Salah Badis exprime les sourdes contradictions de son pays par petites touches sensibles où se conjuguent conflits de générations, mal-être, incompréhensions, amours noires et quête de tendresse. Avec sa prose poétique et son sens du détail, il donne vie à des existences qui tentent d’échapper aux chimères.