texte Rainald Goetz
traduction & mise en scène mAthieu Bertholet
jeu Bénédicte Amsler Denogent, Raphaël Archinard, Valeria Bertolotto, Zacharie Jourdain, Guillaume Miramond (avec la participation de Chady Abu-Nijmeh et Yara Bou Nassar)
durée 1h45
Jeff Koons. Son nom se dresse comme un monument au monde de l’art : le vendeur, le pailleté, le mondain, le microcosme de la zeitgenössische Kunst contente-pour-rien.
Dans cette pièce, pas de personnages mais des tableaux dans lesquels des êtres, enfouis dans leur moi-itude, cherchent à combler le vide dans le boum-tcha-boum de la techno, la drogue, les fouets et les souliers vernis. Ils font la queue devant les portes des boîtes, baisent jusqu’à s’en écorcher, et parlent de peinture, parfois. Ils se pressent dans les vernissages, où l’art est pensé par certaines et exécuté par d’autres. Ils admirent les œuvres mais surtout les seins des belles femmes et les bulles dans leur champagne, pendant que dehors, les cassées de la vie offrent leur misère au regard des passantes. Passe-moi une clope, passe-moi du feu. Dans leur sommeil, les êtres à paillettes entrevoient un ailleurs : celui de l’enfance, de la tendresse, d’un autre monde. Le temps passe, les regrets s’entassent, le soleil laisse la place aux flocons. Plus loin, il y a peut-être un pré, des étoiles, un ciel. Le cosmos a-t-il un sens, vu de l’enfer ? Une seule manière de le savoir : faire la fête jusqu’au petit matin…
Jeff Koons. Un glacier et un désert. Une toundra et une jungle. Un foisonnement de reliefs survolés à toutes allures. Rainald Goetz, auteur saignant parmi les auteures vivantes allemandes peint une eau-forte du marché de l’art contemporain : vendeuses, acheteuses, frimeuses, collectionneuses, poseuses, modeuses… Avec un défilé d’actrices de plastique et de métal brossé, mAthieu Bertholet fait tinter ce paysage de mots comme les verres de champagne d’un vernissage clinquant de vanités.
