La chorégraphe brésilienne Lia Rodrigues est tout entière dans cette première image qu’offre Encantado : un luxuriant jardin tendu d’une mosaïque de tissus chiffonnés et de corps nus. Un jardin d’Éden amazonien. Un territoire à défendre. Consciente de la fragilité écologique, de la pauvreté et du racisme endémiques dans son pays, l’artiste-citoyenne défend ses engagements dans chacune de ses créations. Les onze interprètes d’Encantado, issu·e·s de l’école et centre d’art qu’elle a créé en 2004 dans la favela de Maré à Rio de Janeiro, transforment la scène de leurs corps multicolores. Animé·e·s par les encantados – ces esprits de la nature qui circulent entre ciel et terre dans les rites afro-amérindiens –, transporté·e·s par des danses baroques ou des mouvements de voguing, les danseur·euse·s se retrouvent dans une vague mouvante de formes et de sculptures. Dans cet éden d’un soir, Encantado offre une exubérante manifestation d’insouciance et de liberté durant une heure enivrée d’humanité. De lutte par la joie.

Le spectacle contient des scènes de nu.
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