Création mondiale en mai 2026 au Grand Théâtre de Genève
Chorégraphie Marcos Morau
Scénographie Marc Salicrù
Costumes Pau Aulí
Lumières Bernat Jansà Caminal
Musique Alex Röser Vatiché, Ben Meerwein
Dramaturgie Roberto Fratini
Assistant à la chorégraphie Shay Partush
Ballet du Grand Théâtre de Genève
Après avoir collaboré avec de nombreuses compagnies internationales et participé à des manifestations prestigieuses telles que le Festival d’Avignon ou encore la Biennale de Venise, Marcos Morau nous offre, avec Svatbata, la rencontre de son langage chorégraphique unique avec les interprètes d’exception du Ballet du Grand Théâtre de Genève. Après Sonoma, Hermana, Folkå et Totentanz, le chorégraphe Marcos Morau poursuit sa réflexion sur les différents aspects visuels et chorégraphiques du rituel avec Svatbata (na svatbata signifie « le mariage » en langue bulgare).
En écho à un présent où les individus tendent à mettre en exergue leurs identités et leurs singularités, Marcos Morau souhaite convoquer, à travers cette nouvelle création, l’époque lointaine où l’on partageait plus volontiers les similitudes que les différences. Avec Svatbata, il propose de se rassembler sous un ciel étoilé, n’importe quelle nuit de n’importe quelle année de l’histoire, pour partir ensemble à la recherche du sens secret de l’existence, célébrer la vie et défier les questions qui ont animés l’humanité depuis le commencement. Grâce à l’exploration des sons et des gestes humains, à travers la pulsation des tambours de peau et la vibration du sol sous les pieds des interprètes, il souhaite interroger cette forme mystérieuse, ces ornements que les corps connaissent et exécutent avec un étrange automatisme hérité des générations précédentes. Aucun mystère n’est plus pur que celui qui cache ses propres origines. La Bulgarie, trait d’union entre l’Orient et l’Occident, sera l’une des sources d’inspiration de ce travail. Comme un monde ancestral où les savoir-faire nocturnes de l’ornement (vocal, cinétique, matériel, floral) sont impliqués chaque fois qu’une communauté tente de sonder les seuils par lesquels le monde concret se dépasse et les opposés – la vie et la mort, l’amour et la guerre – se rejoignent.
Tous les rituels sont en quelque sorte des mariages. Et le mariage est le sens originel de la Svatbata : une confluence vertigineuse de gestes vocaux et de chants gestuels, capable de dire dans chaque note, chaque pas, chaque modulation et chaque variation, que le mystère ne va pas vers l’intérieur mais vers l’extérieur. Qu’il n’éclate que pour déployer dans toutes les directions l’infinité de ses strates et de ses nuances, pour devenir un espace habitable, un jardin humain de signes. Et de se rappeler que d’une seule et même profondeur surviennent le mouvement de la vie et l’immobilité de la mort. Les mariages sont en quelque sorte des enterrements – les enterrements sont en quelque sorte des mariages. Dans les deux cas, le rituel ne s’accompagne-t-il pas de fleurs ? Car tout appartient sans exception, l’amour, la mort et les fleurs, à la Terre. La danse aussi.