Sous leurs plumes apparaissent les contours d’un cabaret, avec ses artistes et leurs personnalités colorées, ancré dans un futur proche dans lequel le monde que nous connaissons a disparu. Exit l’électricité illimitée et la connexion internet instantanée, envolée la profusion constante de nos sociétés, finie la nature verdoyante. L’environnement extérieur de cet avenir inquiétant est gris, enfoui sous les cendres d’un temps révolu. Dans cet espace scénique aux allures de refuge se déploie alors un petit monde clos bousculé par l’urgence, et les numéros s’y enchaînent dans un foisonnement vertigineux de chansons et de danses.
Tour à tour en solo, duo ou trio, Alix Henzelin, Yves Jenny et Aurélia Loriol tourbillonnent, se partagent la scène autant qu’il et elles se la disputent, et happent les regards du public par leur simple présence. Maniant l’intime comme le rire, tous·tes trois endossent le rôle de personnages aussi exubérants que touchants et nous interpellent face à ce monde post-catastrophe climatique et politique : ne sommes-nous pas collectivement en train de foncer droit dans le mur ?
Poétique et drôle, ce cabaret de la dernière chance est également habité par les musicien·nes acoustiques Mael Godinat, Julien Israelian et Jocelyne Rudasigwa, qui remplissent l’espace sonore de ce lieu si particulier, honorant la tradition musicale du genre avec brio.