L’artiste suisse Bernard Garo explore depuis plus de trente ans le fragile dialogue entre l’humanité et la nature. Travaillant entre peinture, photographie, film et performance, il transforme des matériaux bruts, pigments naturels, sables volcaniques, sédiments, voire l’eau de glacier, en œuvres qui révèlent le temps, l’érosion et la métamorphose du monde naturel.
Give Us Back the Beauty* invite le visiteur à un voyage à travers les glaciers, immenses archives vivantes de la mémoire collective qui ont façonné paysages et cultures. Jadis perçus comme éternels, ces géants de glace se retirent aujourd’hui à un rythme alarmant.
Face à cette transformation, Garo répond par la peinture, la photographie et le film : il peint directement sur des cartes Dufour du XIXe siècle, superpose des lavis de pigments sur papier et photographie des champs de glace drapés ou fracturés. Chaque œuvre enregistre non seulement la disparition des glaciers, mais aussi la persistance de la beauté dans leur mutation.
Reconnu internationalement pour son approche environnementale et interdisciplinaire, Garo a exposé dans de grands musées en Europe et en Asie, dont le National Art Museum of China (Pékin), le Musée d’Art Contemporain de Pully et le Muséum d’Histoire Naturelle de Genève, où sa résidence art-science (2023–2024) a abouti à la publication Rendez-nous la beauté. Ses films, réalisés avec Marc Décosterd sous le nom du duo Black Shroud, ont reçu de nombreux prix, dont le Lion Artiviste de Venise (2022).
Parallèlement à l’exposition, plusieurs présentations de son travail sont programmées, notamment la projection du court-métrage Torrential Lava (2025) lors du Festival International du Film sur les Glaciers à Genève en décembre, où il est en lice pour un prix, ainsi que sa sélection au Earth Film Festival au Brésil. Ses œuvres photographiques sont également présentées dans des expositions en plein air à Bernex et Chamonix.
Avec Give Us Back the Beauty, Garo nous invite à réfléchir, scientifiquement, sensiblement et spirituellement, à notre environnement et à notre responsabilité. Ses œuvres rappellent que ce qui disparaît du paysage s’efface aussi de la mémoire, et que la beauté, une fois perdue, doit être sans cesse redécouverte.