À la fois diva jurassienne, danseuse atypique et comique voluptueuse, l’artiste revient en soliste avec Comeback, une exploration sensible de son identité en tant qu’artiste, femme et mère. Sur le plateau, c’est alors une figure pleine d’ambivalence qui se révèle au rythme des changements de costumes tous les plus extravagants les uns que les autres, emportant son public dans l’intimité de ses questionnements. Dans son voyage entre le dedans et le dehors.
Certaines métaphores ne remplacent pas les mots, mais expriment une sensation de la meilleure manière possible, celle qui est la plus vraie, la plus fidèle. Pour dire son identité artistique et se raconter, Eugénie Rebetez applique le même principe : ses chorégraphies, ses chansons et sa gestuelle parlent bien plus justement d’elle que ne le feraient les mots seuls. Images scéniques et performances vocales et corporelles se côtoient ainsi sur le plateau, créant un langage poétique et drôle.
Elle manie également l’humour aussi bien que l’introspection, comme en témoigne la variété des maisons coproductrices que sont le Tanzhaus Zürich, dont elle est artiste associée, le Casino Théâtre de Rolle, le Théâtre Boulimie et bien sûr LE POCHE. Dans ce grand écart entre un lieu très pointu de la danse contemporaine et un autre, plus populaire, consacré à l’humour en passant par un espace dédié aux écritures dramatiques contemporaines, Eugénie Rebetez entremêle les univers et questionne le statut de l’artiste, dans un seule-en-scène aux allures de One Woman Show hilarant.