Livret de Pierre-Joseph Bernard Version de 1737
Créé le 24 octobre 1737 par l’Académie royale de musique au Palais-Royal à Paris
Première fois au Grand Théâtre de Genève
Nouvelle production
Chanté en français avec surtitres en français et anglais
Durée : approx. 2h30 avec un entracte inclus*
Direction musicale Leonardo García Alarcón
Mise en scène et chorégraphie Edward Clug
Scénographie Marko Japelj
Costumes Leo Kulaš
Lumières Tomaž Premzl
Vidéos Rok Predin
Direction des chœurs Mark Biggins
Castor Reinoud van Mechelen
Pollux Andreas Wolf
Télaïre Sophie Junker
Phébé Ève-Maud Hubeaux
Vénus / Une Planète Charlotte Bozzi
Mars / Jupiter / Athlète 2 Alexandre Duhamel
Minerve / Une suivante d’Hébé / Une ombre heureuse Giulia Bolcato
Amour / Athlète 1 / Le grand prêtre Sahy Ratia
Chœur du Grand Théâtre de Genève
Cappella Mediterranea
Danseurs et danseuses du Ballet du Grand Théâtre de Genève.
Après Les Indes galantes (2019) et Atys (2022), le Grand Théâtre continue son exploration de l’opéra-ballet et du répertoire baroque français avec le chef d’orchestre Leonardo García Alarcón et sa Cappella Mediterranea. S’il est déjà l’auteur de nombreuses pièces pour clavier, de pièces religieuses et de circonstances, c’est un Jean-Philippe Rameau déjà cinquantenaire qui compose en 1733 sa première tragédie lyrique, Hippolyte et Aricie. Les Indes galantes suivent en 1735 et, enfin, en 1737, Castor et Pollux. Le compositeur intègre dans ces cinq actes ponctués de divertissements dansés des madrigalismes italianisants, des ornementations virtuoses, des progressions d’accords inhabituelles, des dissonances subtiles et de riches textures orchestrales, le tout visant à souligner les émotions des personnages et les tensions dramatiques.
Dans un double désir de retourner aux sources de l’œuvre et de faire découvrir une partition méconnue, Leonardo García Alarcón et le chorégraphe roumain Edward Clug ont décidé de s’attaquer à la version rarement jouée de 1737, plus novatrice et plus subtile que celle remaniée en 1754. Sur fond d’une guerre entre deux peuples voisins ayant laissé des traces profondes, Rameau brosse un portrait quasi psychologique des personnages, en particulier d’un Pollux écartelé entre son amour pour Télaïre, la promise de son frère Castor, et son devoir envers ce dernier. Désireux de renoncer à son immortalité pour sauver son frère mortel tombé au combat, Pollux descend dans les enfers pour y prendre sa place. Ce dont il est question ici, c’est d’une fraternité qui se veut universelle et qui transcende tout – même la mort –, d’un amour inconditionnel et vainqueur des affres de la guerre.
Chorégraphe très recherché des grandes compagnies de danse pour son habilité à donner vie à des créations narratives (citons par exemple Peer Gynt avec le Ballet de l’Opéra de Zurich), Edward Clug fait avec Castor & Pollux sa toute première incursion dans le monde de l’opéra. Inspiré par le merveilleux propre au baroque français, il racontera l’inépuisable actualité de l’œuvre en l’inscrivant dans le dialogue fécond entre les corps des danseurs et ceux des chanteurs, plaçant la danse au cœur de sa dramaturgie tout en épousant les contours de la musique somptueuse de Rameau. Pour incarner ces héros mythiques, une pléiade d’interprètes rompus au répertoire baroque : le Castor du ténor Reinoud van Mechelen, dans ses débuts au GTG, fera face au Pollux d’Andreas Wolf, mémorable Célénus dans Atys au GTG en 2022, se disputant le cœur de la Télaïre de Sophie Junker. En Phébé on retrouve la mezzo-soprano franco-suisse Ève-Maud Hubeaux, qui, dans un répertoire bien différent de son impressionnante Princesse Eboli au GTG en 2023, montrera toute la versatilité et la finesse de son art.