Parquet ciré et tatami. On pensait que le ballet romantique et les arts martiaux s’opposent en tout ? On se trompait. L’esthétique du sublime et la culture de la guerre font bon ménage après tout.

Quel rapport entre la boxe thaï pratiquée depuis des siècles sous une forme inchangée en Asie du Sud-Est, et le ballet romantique, tel qu’il a été pensé par, disons, le chorégraphe russe Mikhail Fokine ? Aucune, à première vue. Mais pas pour Rafaële Giovanola. Dans Hybridity, la chorégraphe fusionne deux types de mouvement qui semblent résolument opposés dans leurs concepts et leurs cultures. Le résultat ? Une création pour six danseur·euse·s qui déconstruit le ballet romantique, et poursuit un questionnement engagé sur le « corps impensé » avec les œuvres Momentum et Vis Motrix. Pièce étrange, étrangère, presque extraterrestre, Hybridity observe la liberté surgir de corps entrés en résistance contre tout ce qui cherche à les entraver.