STRUCTURES ABSTRAITES
Rashid Abbas peint avec le temps, le silence et la solitude, de grands aplats qu'il descend sur sa toile en un geste unique et méticuleux qui conduit les espaces ainsi figurés vers la transparence et les perspectives infinies. En effet, parti des formes plates et géométriques, il aborde les volumes (perspectives dans l'espace) dans des esquisses de formes pyramides, de construction (de mur en briques ou marches), puis inscrit ses architectures dans du sable. Ascète de la recréation du monde, il dévoile sans ambages, la teneur ancestrale de son projet. Un magicien de la technique mixte et de l'acrylique. Il l'étale sur la surface où elle invente ses espaces. Traduit aussi la vie élémentaire, la texture, la matière, la densité de la chaleur et jusqu'au silence qui stagne. Ses 'paysages' abstraits sont posés en quelques masses qui ont la transparence de l'univers, la nature, l'espace, le mirage qui nous tente. Un monde lavé de ses scories. Beau comme une promesse. Mais la mélancolie aussi n'est pas loin. Car, peignant la projection du subconscient, Rashid Abbas fait passer sans excès, avec une bonne retenue et pudeur, ses sentiments.
Fathi Chargui (Le Temps, Tunisie).