LES ATHENEENNES 2022
Vendredi 03 juin 2022
Ouverture des portes : 19h00
20h00 : Quatuor Modigiani (Classique)
«Ce que j’ai voulu faire, c’est retracer en musique le déroulement de ma vie». En 1874, alors que Smetana s’épuise à lutter contre ses détracteurs (une cabale de jaloux conservateurs), on lui diagnostique une surdité totale et irréversible.
Après une douloureuse période de grand découragement, Smetana se tourne à nouveau vers la composition. Ainsi naît le 1er quatuor à cordes dit «De ma vie», achevé en 1876. On retrouve dans une lettre, des explications précises sur le caractère autobiographique de cette œuvre: «Premier mouvement, goût pour l’art dans ma jeunesse, atmosphère romantique, nostalgie indicible…
Parallèlement s’annonce dès ce prologue l’avertissement du malheur futur; cette note de ‘mi’ du finale, c’est ce funeste sifflement strident qui s’est déclenché dans mes oreilles, marquant le début de ma surdité. Le 2e mouvement, quasi polka, me transporte à nouveau dans le tourbillon joyeux de la jeunesse, alors que je composais une foule de danses tchèques et que j’avais moi-même une réputation de danseur infatigable…
Le 3e mouvement est une réminiscence de mon premier amour pour une jeune fille qui devint plus tard ma chère épouse. Le 4e mouvement, prise de conscience de la force réelle d’une musique nationale, joie de constater que le chemin pris conduit au succès, jusqu’au moment de l’interruption brutale provoquée par la catastrophe; début de la surdité, perspective d’un triste avenir, très faible espoir d’amélioration, sentiment profondément douloureux.
Et puis, faut-il présenter l’immense chef-d’oeuvre qu’est-le Quintette à cordes de Schubert? Et hésiter à affirmer qu’un concert où il est interprété par les Modigliani et Victor Julien-Laferrière est un événement? Sûrement pas. Mais précisons que le Quatuor Modigliani baigne dans Schubert actuellement, puisqu’il vient de publier une exceptionnelle intégrale de ses Quatuors, saluée unanimement par la presse internationale.
21h30 : Christoph Irniger (Jazz)
Le quintet formé par le saxophoniste ténor zurichois Christoph Irniger est probablement l’un des ensembles les plus passionnants du jazz européen. Ces grands voyageurs sont guidés par une forme d’« esprit pélerin », dans une approche du jeu musical à la fois libre et sculptée, fouillée…
Au centre, l’improvisation et des compositions qui accueillent volontiers un «effet papillon», métaphore qui définit le phénomène fondamental de sensibilité aux conditions initiales de la théorie du chaos ce qui peut dévier, à travers une confiance compacte, le continuum des pièces vers des horizons inexplorés.
Entre reflets célestes et sombres éruptions, Pilgrim propose une musique dense, énigmatique et lumineuse.
23h00 : Boodaman (Electro)
Il nous a tellement fait rêver lors de son dernier concert aux Athénéennes qu’on ne pouvait pas imaginer cette édition post-covid sans lui! Showman absolu derrière ses synthétiseurs analogiques et modulaires, Boodaman proposera un live set, véritable ballet de machines, de lumières, et de sons extraordinaires. Tombé dans la marmite du modulaire en écoutant un album de Jean-Michel Jarre, Boodaman n’a cessé de se passionner pour ces instruments, au point aujourd’hui de bricoler lui-même certains de ses synthés, et de façonner un univers sonore d’une richesse jubilatoire. Frissons et ondulations garanties.