Opéra de Georg Friedrich Haendel
En version semi-scénique
DISTRIBUTION
Direction musicale William Christie
Mise en espace Nicolas Briançon
Costumes Michel Dussarat
Lumières Jean-Pascal Pracht
Création vidéo Valérie Faidherbe
Ariodante Lea Desandre
Ginevra Ana María Labin
Dalinda Ana Vieira Leite
Polinesso Hugh Cutting
Lucarnio Krešimir Špicer
Odoardo Moritz Kallenberg
Il Re di Scozia Renato Dolcini
Orchestre des Arts Florissants
Coproduction avec la Philharmonie de Paris et l’Opéra de Dijon
OEUVRE
Publié pour la première fois en 1516, on ne compte pas les adaptations de ce best-seller du XVIe siècle et suivants : Orlando furioso du Toscan Ludovico Ariosto, dit L’Arioste. L’influence qu’il a eu sur la culture européenne fit naître des opéras tout au long de sa route, de l’Italie du Rinascimento à l’Angleterre de l’Enlightenment en passant par le Grand Siècle français. Jacopo Peri, Francesca Caccini, Jean-Baptiste Lully, Marc-Antoine Charpentier, André Campra, les compositeurs ne cessent de se réapproprier le motif : Antonio Vivaldi compose deux Orlando, Joseph Haydn un Orlando paladino. À lui seul, Georg Friedrich Haendel compose trois opéras directement dérivés de ce paradigme du poème épique chevaleresque : Orlando, en 1733, Ariodante en janvier 1735 et à peine quelques mois plus tard, en avril son Alcina, sans doute le plus connu des trois.
Si l’œuvre a grandi et s’est métamorphosée à travers le temps et l’espace, on pourrait aussi voir et entendre cette parabole / géographie mouvante à travers la vie de Haendel. Né à Halle, dans ce qui était alors la Saxe, ce contemporain à un mois près de Johann Sebastian Bach compose ses premiers opéras, à peine âgé de vingt ans, à Hambourg. Ayant appris tout ce qu’il pouvait de ses pairs germaniques, il se rend en l’Italie où il remplira ses valises pendant cinq années avant de les poser pour presque le reste de sa carrière à Londres, où il est d’ailleurs aussi imprésario d’opéra. Ce dramma per musica en 3 actes, adaptation de l’opéra de Giacomo Antonio Perti de 1708 Ginevra, Principessa di Scozia pour lequel Antonio Salvi avait écrit le livret, reprend les chants IV, V et VI du livre de L’Arioste, au sujet d’un autre chevalier amoureux que Roland. Un spin-off donc, avec des caractéristiques importées de l’opéra-ballet de Versailles, puisque pour plaire au public londonien de la toute nouvelle salle de Covent Garden, le compositeur intégra dans chaque acte des occasions de danser.
Si la mode était alors aussi aux castrats, depuis la reprise dans les années 1970 des œuvres baroques au répertoire, leur rôle est désormais attribué à des contre-ténors ou des mezzos. La jeune et fascinante mezzo-soprano Lea Desandre sera pour un soir cet Ariodante désespéré, accompagnée d’une palette de chanteurs et chanteuses souvent passés par le Jardin des Voix, plus de 20 ans maintenant la célèbre manufacture des grandes voix baroques, le tout sous la direction d’un des plus grands maîtres de la renaissance baroque, William Christie, avec son Orchestre des Arts Florissants. Nicolas Briançon se chargera de mettre en espace cet Ariodante avec simplicité et dénuement afin d’en faire apparaître toute la force dramatique, faite d’intériorité et de violence, de passion et de compassion.