Depuis l’âge de 15 ans, Floriane Mésenge voyage en autostop et rencontre des gens. Dans l’intimité de l’habitacle, la parole se donne et se prend avec légèreté et profondeur, comme si l’anonymat permettait un accès facilité à l’essentiel. L’artiste garde des traces de ces rencontres et avec son comparse Maxime Gorbatchevsky, iels rejouent des situations vécues lors de ces trajets en autostop.

Le personnage de Floriane constitue le fil conducteur du spectacle : elle avance de voiture en voiture, comme dans un parcours initiatique. Maxime, quant à lui, joue dans un geste très habile, tous les conducteurs et conductrices qu’elle a rencontrés. Par des changements subtils de personnages, de costumes et de voitures, le spectacle nous plonge dans l’aventure et le risque de l’autostop.

Les paroles sont très sérieuses et précises, et les deux interprètes tentent de les appréhender comme un matériau brut, sans essayer de leur faire dire autre chose que ce qu’elles disent. Elles abordent les rassemblements de Gilets jaunes, les Femen, la sexualité, les rapports d’égalité hommes-femmes, la perversion, la politique, l’amour, la précarité, la police, la philosophie... Les deux comparses dessinent ensemble une collection de portraits, comme un plein phare sur la société d’aujourd’hui.