Après quinze ans d’absence, les deux sœurs se retrouvent un automne dans la vieille bâtisse du Périgord dans laquelle elles ont grandi et que la mort de leur père laisse inhabitée. Elles ont neuf jours pour la vider, avant que la maison ne soit détruite et que ses pierres ne soient récupérées pour reconstruire le pigeonnier voisin, ravagé par un incendie un siècle plus tôt.
Avec sensibilité et poésie, Le vieil incendie explore la question du lien sororal et de ce qu’il en reste une fois qu’il s’est distendu. De ce qui lie deux sœurs que le silence et le temps a séparé, mais aussi de ce qui nous lie à une terre, à un lieu, aux êtres chers. Des mythologies communes qui unissent et réunissent, des souvenirs qui émergent, des histoires de l’enfance qui nous constituent. Dire ce lien ne passe pas que par les mots : cela passe aussi par les gestes, les sensations. Les présences. Dans ce récit où la parole et son absence sont au centre, comment conjuguer la voix de l’une au silence de l’autre ?
Tout en finesse, Ludovic Chazaud adapte à la scène le texte d’Elisa Shua Dusapin, et travaille une langue-matériau sensorielle et poétique pour créer un terrain de communication mutuelle à ces deux sœurs autrefois fusionnelles.