Dans les années 2000, le rock était dynamité par une concentration de groupes de la scène new-yorkaise emmenés par les Strokes et leur énergie dévastatrice. Vingt ans plus tard, on sent cet héritage encore bien présent à l’écoute de la musique du français Félix Dupuis, alias Feldup. Mais si la bande de Casablancas excellait par sa concision et son immédiateté, Feldup, lui, n’hésite pas à construire nombre de ses morceaux comme un architecte, les étalant parfois sur une dizaine de minutes pour y installer une ambiance aussi inquiétante qu’électrisante. Alternant les moments calmes et rageurs, Feldup fait preuve d’une belle maîtrise dans la composition de ses morceaux en jouant sur l’intensité et sur un juste dosage du poids et de la dissonance des guitares. Ses textes, sombres, sans filtre, profondément intimes, sont l’écho d’une détresse passée et d’expériences douloureusement vécues. Sa voix, pressante, dans l’urgence, souvent à la limite de la rupture, confère une puissance expressive à sa musique qui ne laissera personne indifférent. En préambule, l’artiste hispano-suisse Tania Praz promet de faire monter la température avec son projet Moictani. Commencée en solo dans une chambre et aujourd’hui partagée avec de nouvelles personnes passionnées, cette aventure marque une transition musicale pour cette artiste engagée. À l’image de son nouveau titre No me gusta, Moictani s’annonce comme un véritable concentré d’explosifs qui va mettre le feu à l’Undertown.