En trois ans, trois coups d’états secouent le Sahel. Au Mali en mai 2021, au Burkina Faso en septembre 2022 et au Niger en juillet 2023, avec des répercussions considérables sur l’ensemble de la région, mais également sur les intérêts de l’ancienne puissance coloniale. Pour les médias dominants, nous sommes face à des coups d’États «classiques», opérés par des juntes militaires corrompues, dans le cadre de luttes de pouvoir internes.
Cependant, dès le départ, ces coups de force se caractérisent par un certain soutien populaire de la part de mouvements sociaux, de syndicats, d’organisations sociales et des groupes de jeunes militants. Contrairement à ce que prônent les médias dominants, ces coups d’États reflètent plutôt un rejet populaire envers l’emprise (néo)coloniale de leurs pays ; mais aussi une opportunité de se défaire de cette emprise afin d’avancer vers de nouveaux modèles de développement, autocentrés, autodéterminés et réellement indépendants.
En juillet 2024, une nouvelle étape est franchie quand les trois pays s’unissent dans une Confédération d’États (l’AES). Les mots d’ordre sont la coopération sécuritaire ainsi que l’arrachement collectif de la souveraineté économique et monétaire comme conditions préalables pour une pleine indépendance politique et comme point de départ pour réaliser le rêve panafricain.
Intervenant:
Amzat Boukari-Yabara – Historien et écrivain béninois, Président de la Ligue Panafricaine UMOJA
Messages vidéo:
Dialo Diop - Conseiller Spécial auprès du Président de la République du Sénégal
Aminata Traoré – Écrivaine malienne et militante panafricaniste
Alex Anfruns – Auteur du livre «Niger : un autre coup d’État ou la révolution panafricaine ?»