Johann Pachelbel fait partie des compositeurs dont le nom est connu, mais dont le répertoire, peu exploré, se limite à l’évocation du très célèbre Canon qui totalise à lui seul plusieurs centaines de millions d’écoutes sur les plateformes numériques… plus peut-être que toute la musique baroque réunie !

Cette disproportion liée à l’emballement médiatique n’est pas justifiable, si ce n’est qu’elle révèle une caractéristique majeure des compositions de Pachelbel: la capacité à trouver des airs ou des progressions harmoniques simples, bien que pleines de charme et d’une réelle poésie.

Cet auteur que presque tous les amateurs classeraient dans un langage baroque propre au XVIIIe siècle est en fait, et c’est une surprise très heureuse, rempli de saveurs, de libertés et d’audaces propres au XVIIe siècle. Il intègre aussi le langage sophistiqué et souverain de Buxtehude qui publia ses trios Op.1 & 2 exactement en même temps que la Musicalische Ergötzung de Pachelbel.

Ce sera ce recueil en trio, quasi inconnu et splendide, qui structurera notre programme incluant une magnifique sonate de Buxtehude du manuscrit d’Uppsala et plusieurs pièces de clavecin, dont deux suites de variations tirées de l’Hexachordium Apollinis qui sont l’exemple parfait de la suavité poétique dont je parlais.
Et… vous pourrez aussi entendre le fameux Canon !