Fruit de la longue complicité du théorbiste espagnol Daniel Zapico et de l’artiste français aux multiples facettes Nino Laisné, Arca Ostinata s’annonce comme un opéra onirique pour un seul musicien, un voyage exploratoire autour du théorbe dans les méandres du temps. Plus que le musicien, ici, c’est l’instrument qui est mis en scène.
Le répertoire d’Arca Ostinata nous emmène peu à peu vers des musiques rares issues des traditions espagnoles, portugaises, mexicaines ou encore argentines, avant d’évoquer les guitares psychédéliques des années 70. Grâce à des dispositifs électroacoustiques, le timbre de l’instrument s’altère et se démultiplie jusqu’à quitter sa propre écorce pour résonner dans la scénographie et envelopper le public dans une expérience immersive. En utilisant cette technologie, les artistes s’éloignent des codes de la représentation de la musique baroque pour nous en proposer une version renouvelée. Cette modernité dans l’approche du baroque est d’autant plus exacerbée que la scénographie renoue avec le fantasme éternel des machineries infernales et que les éclairages font appel à d’anciennes techniques évoquant autant l’âge d’or de l’illusionnisme que le cinéma de Méliès. Avec Arca Ostinata, les espaces géographiques se confondent dans la réunion de multiples temporalités pour nous proposer une vision transversale et intime de l’histoire de la musique.
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