Les initiatives qui plaident pour une reconnaissance des droits de la nature se multiplient:le fleuve Whanganui en Nouvelle Zélande est désormais une "personne juridique" ; le Rhône pourrait suivre, mais en la matière l’Europe est à la traîne. L’Appel du Rhône veut combler ce retard.
Le droit actuel montre des lacunes et ne permet pas d'enrayer le changement climatique ; il est fondé sur la notion de réparation des dommages commis, mais pas sur la préservation ou la prévention. Alors que le nouveau paradigme qui permet d’attribuer une personnalité juridique à une entité naturelle permet «de prévenir les futurs dommages face à la crise climatique en amont, plutôt que d'agir après les catastrophes», explique Valérie Cabanes, juriste en droit international. En Nouvelle-Zélande comme en Inde, trois fleuves, dont le Gange, viennent d'être dotés d’une «personnalité juridique». Et en Suisse ? Une mobilisation citoyenne, initiée par l'association Id-eau, a été lancée en septembre 2021 pour donner au Rhône les moyens légaux de se défendre. Pour son directeur, Frédéric Pitaval, il faut "bouleverser les idées dominantes" et faire évoluer le droit pour qu'il puisse répondre à l'urgence climatique.