David Javet, chercheur spécialisé dans la culture populaire japonaise et dans l’esthétique du cinéma, propose à travers différents extraits de films de la franchise Godzilla un voyage dans une des figures mythiques de l’imaginaire collectif d’après-guerre au Japon. Son exploration porte, en particulier, sur la manière dont ce phénomène s’est propagé et dont il a été réapproprié en une multitude de versions et de produits par la pop culture actuelle, tant nipponne qu’occidentale.
Godzilla est un kaijū (monstre) du cinéma japonais et une figure emblématique de la culture populaire. Créé par le producteur Tomoyuki Tanaka, le réalisateur Ishirō Honda et le studio Tōhō, il a révolutionné le genre du kaijū eiga (cinéma de monstres) à partir de 1954. La thématique de la saga exploite les thèmes écologiques et la peur du nucléaire, dans un Japon d'après-guerre traumatisé par les bombardements atomiques.
Dans la trentaine de films de la saga cinématographique produits entre 1954 et 2021 (et dans la foison de comics, mangas, séries et jeux vidéo), Godzilla est tantôt vu comme une menace pour l'humanité, tantôt comme un allié de contre d'autres monstres.
Docteur ès Lettres en histoire et esthétique du cinéma, auteur d’une thèse sur les représentations du désastre et de la techno-utopie dans les franchises de science-fiction japonaises, David Javet est également co-fondateur du GameLab UNIL-EPFL, le groupe d’étude sur le jeu vidéo du campus universitaire de Lausanne, et développeur de jeux vidéo.