Kegham Djeghalian Senior a immortalisé Gaza. Photographe rescapé du génocide arménien, il fonde en 1944 le premier studio professionnel de Gaza: «Photo Kegham». Portraits, photos officielles, album de famille et scènes de la vie quotidienne, son œil capture l’histoire de la ville, de la fin du mandat britannique à l’occupation israélienne. Avec cette exposition, son petit-fils Kegham Djeghalian Junior exhume cet héritage.
Artiste visuel et enseignant, il découvre en 2018 trois boîtes rouges, enfouies au fond d’un placard chez son père. Pleines de négatifs, de documents et de souvenirs de famille, elles sont l’unique témoin du passé de son grand-père. Les photographies dévoilent des visages oubliés et des histoires interrompues, montrent la ville dans son intimité.
En refusant de légender ces images, Kegham Djeghalian Jr questionne la notion d’archive et développe celle d’archive inachevée ou unmade archive. Organisée par typologie, son installation photographique formule une historiographie implicite. L’exposition Photo Kegham of Gaza: Unboxing évoque ainsi un récit visuel où chaque photographie porte la mémoire d'une ville, d'une famille et d'un peuple, où chaque cliché révèle une histoire intime, brutalisée par l’occupation, les exils et la guerre.
Alors qu’un génocide est en cours, Photo Kegham of Gaza: Unboxing devient un geste nécessaire pour sauvegarder l’histoire, la culture et les mémoires du peuple palestinien.
