Pour sa troisième pièce intitulée Diverti Menti, Maud Blandel invite la danseuse Maya Masse à entrer dans des partitions légères de Mozart. De cette recherche naît une réorchestration du Divertimento K.136 pour un quatuor totalement inédit : trois solistes de l’Ensemble Contrechamps de Genève (piano à queue, tuba, guitare électrique) et la danseuse. Que révèle une transposition aussi libre du divertissement ? Qu’est-ce qui se dévoile de cette musique plutôt futile, puisqu’elle servait à accompagner, au XVIIIème siècle, des dîners et des événements sociaux ?
En faisant apparaître ce qu’une telle pièce contient de force et d’expressivité, Diverti Menti œuvre à la création d’une polyphonie : un corps formé de quatre émetteurs distincts mais totalement dans l’écoute, qui ne racontent rien, mais font pleinement exploser une partition ancienne. En se jouant des vitesses, en déjouant le temps.