Dans un coin de montagne, bien au-dessus du dernier village et près d'une grotte que l'on disait autrefois habitée par des fées, un randonneur retrouve une petite fille nue auprès d'un individu que l'on appelle "l'Ours". Les forces de l'ordre interviennent violemment : l'homme est arrêté et la petite fille mise à l'écart. Quel est le mystère qui entoure cette grotte ? Qui est cet homme et quelle relation entretient-il avec la petite fille ?

Ici, la réalité prend la forme d’un de ces faits divers qui font croustiller une actualité anesthésiée de catastrophes ordinaires. Construit comme une enquête qui semble s'accélérer vers son dénouement tragique, le récit avance au fil des témoignages des habitant-es de ce coin perdu des Pyrénées. Ces voix multiples disent la diversité des points de vue mais racontent surtout l’histoire de ce territoire à la marge du monde et dressent le portait de cet homme – l'Ours - incapable de paroles mais doté d'un don pour guérir les bêtes. À la croisée des pratiques artistiques, ce spectacle interroge ce qui sépare le sauvage du domestique.

Éloge de la différence, du droit de vivre en marge loin des cadres institutionnels, il questionne les dérives hygiénistes et sécuritaires de notre société et le cadre normatif qu’elle impose à tout un chacun. Entre le tableau vivant et le rituel cathartique, Comme des bêtes, met en scène le dialogue entre les mondes initié par Violaine Bérot pour tenter de créer un territoire poétique résistant et insoumis.