Dans cette création conçue par Alexandre Païta et Melissa Cascarino on trouvera une caverneuse et lumineuse correspondace entre les royaumes du poétique, du musical et du plastique, un antre où les corps chavirent et succombent à la puissance sensorielle de la poésie et sombrent dans une eau chatoyante.
On devine au loin la danse des Bacchantes et des Satyres pendant que la voix des acteurs nous offre le voyage entre la vitupération haletante du Chant d'Automne et la fatigue douce et mâchouillée qu'on écoute dans les Bienfaites de la lune. Plus que deviner la danse, on aura une Bacchante personnifiée par Melissa Cascarino.
Les spectateurs en cercle, le piano à queue au centre, les voix dans les mots de Baudelaire, la musique et la danse ne forment qu'une seule et même cellule qui concentre des flux magnétiques qui se diluent et glissent les uns dans les autres, un organisme vivant qui repose sur des fréquences cosmiques que seul un rapport poétique au monde sait délivrer. Ces entrelacs de textures génèrent un prisme que chaque personne présente pourra traverser pour repousser les bords du monde. C'est l'immanence de l'essence poétique qui est là présente en toute chose, tout corps et tout endroit.