Les éditions Labor et Fides célèbrent leur centenaire. À cette occasion, elles font se rencontrer deux femmes du livre et des livres à la MRL.
Principale maison d’édition protestante de langue française, Labor et Fides, basée à Genève, célébre son centenaire en 2024. En cent ans, elle a constitué un fond essentiel pour rendre le religieux intelligible et intelligent, penser la religion pour qu’elle ne pense pas à notre place.
Cent ans, qu’est-ce que ça change ? Cela remet en perspective un patrimoine, indique un ancrage et un horizon qui réclame, pour s’en approcher, de rester en mouvement.
C’est dans cet angle du rapport fécond entre tradition et création que Marion Muller-Colard, directrice des éditions a le plaisir de proposer un dialogue entre deux grandes femmes de lettres qui toutes les deux, d’une manière différente et originale, connaissent l’influence des grands textes patrimoniaux sur les écrivains qui font la littérature romande et française.
Sylviane Dupuis, dans Au commencement était le verbe, nous régale de sa connaissance intime des auteurs romands et de leurs négociations singulières avec l’héritage biblique qui se faufile entre leurs lignes.
Une reconnaissance impertinente, une « fidélité créatrice » (Ricoeur), une infidélité déférente : Sylvie Germain, écrivaine majeure de la littérature contemporaine française dont l’œuvre est matinée de sonorités bibliques, se reconnaîtra-t-elle dans ces frottements féconds auxquels nous devons une belle part de la littérature romande ?