La torture blanche ou torture en chambre blanche n’agresse pas directement le corps : en s’attaquant aux 5 sens ou à l’intégrité psychique d’une personne, elle reste invisible à l'œil nu mais laisse des traces psychologiques indélébiles. Elle est notamment pratiquée sur les prisonnier·ères politiques en Iran.
Ses formes sont multiples, allant de l’absence de tout contact humain à la privation sensorielle totale, voire à des humiliations. Les conséquences à long terme de cette forme de torture sont souvent encore plus effroyables que celles induites par la torture physique. Les États-Unis ont eu recours à la torture blanche après les attentats du 11 septembre 2001. Depuis, cette forme de torture se répand et se perfectionne de plus en plus, en Iran comme ailleurs. Méconnue, difficile à documenter, elle doit être fermement dénoncée.
L’avocate et activiste Narges Mohammadi, qui a passé l'essentiel des 13 dernières années derrière les barreaux, a subi cette forme de torture. Elle a rassemblé dans un documentaire poignant les témoignages d’autres victimes iraniennes, avant d’être de nouveau condamnée en janvier 2022 à huit ans de prison et 70 coups de fouet. Narges Mohammadi est détenue depuis le 16 novembre 2021 afin de purger le reste de sa précédente condamnation à 30 mois de prison et 80 coups de fouet.