Des alliés essentiels pour surmonter la crise écologique se cachent dans l’invisible. Les microbes ont mille manières de mettre en oeuvre des stratégies bas carbone. Il nous faut les apprivoiser pour collaborer avec eux mais il nous faut aussi chanter leurs mystères et leurs exploits afin de réactualiser nos représentations du monde. C’est cette double mission, concrète et symbolique, qui est au coeur de mon travail de chercheuse et de conteuse du vivant.
Marie-Sarah Adenis est une artiste-designer qui se définit avant tout comme une conteuse du vivant. Elle est à la fois diplômée en design (ENSCI-les-Ateliers) et en biologie (ENS-Ulm). Dans son travail, elle tire des fils entre l’infiniment petit et l’infiniment lointain pour mettre en lumière les relations sous-jacentes que nous avons avec ces mondes invisibles. Le vivant est sa matière et elle invente des manières de le mettre en scène. S’inscrivant dans les nouveaux récits du monde que les scientifiques nous rapportent aujourd’hui, Marie-Sarah s’attache à les mettre en forme en empruntant l’univers symbolique mis en place depuis des millénaires par les sociétés magiques. En 2020, elle est lauréate du prix AudiTalents pour son projet Ce qui tient à un fil. Cette plongée dans le monde de l’ADN et des mystères du vivant est exposé au Palais de Tokyo en 2021.