Harald Beharie est un danseur exceptionnel. Au festival Emergentia l’année dernière, son Batty Bwoy révélait au public genevois sa puissance expressive inégalée dans l’exploration des mythes entourant les corps queers et noirs. Avec Undersang, l’artiste jamaïco-norvégien nous mène plus loin encore dans la mise à nu des stéréotypes. Pour sa première pièce de groupe, il réunit six interprètes dans une mosaïque de corps animés par la nature et les traditions. Dans la forêt des bords du Rhône, iels nous rejoignent. Autour de nous, la terre, un corps, puis d’autres, des voix puissantes, des cris rythmés, des rugissements qui s’unissent dans un chœur brut annoncent l’appel. Des rencontres éveillent les mouvements, nostalgiques, sexuels, glamours et ancestraux. On jurerait avoir vu des trolls, vécu un rite africain, s’être initié·e au merveilleux. Pendant une heure, on a vu le Nil, le Congo, le Mississipi et l’Amour confluer avec le Rhône.