Chez Valère Novarina, la langue est une fête, un vivier jubilatoire. Cet enfant de Genève, devenu une des figures incontournables du théâtre contemporain, pousse le langage dans ses retranchements comme peu d’autres. À l’occasion de la récente parution de «La République des traducteurs», nous le recevons en compagnie de Georgine Ayoub, qui l’a traduit en arabe, et de Constantin Bobas, qui a codirigé l’ouvrage.
La langue de Valère Novarina s’apparente à un organisme vivant qui prolifère et se démultiplie. Elle est charnelle, elle appelle le souffle et le corps de l’acteur, elle exige ses muscles, elle travaille l’espace, elle met les mots en mouvement. Comment dès lors traduire cette matière textuelle? Comment lui faire franchir les cultures et de quelle manière se laisse-t-elle traverser par celles-ci?
En réunissant plusieurs traductrices et traducteurs, issus des quatre coins de la planète, La République des traducteurs. En traduisant Valère Novarina rappelle l’importance que Valère Novarina accorde à la pluralité des langues et à la profondeur du langage. Le livre rend aussi compte de la présence de son œuvre dans le monde entier, tout en soulignant la dimension politique et culturelle de la traduction en général et tout particulièrement dans le contexte actuel où l’anglais fonctionnel – globish – tend à rendre superflu le passage entre les langues.