Asmik Grigorian, soprano
Lukas Geniusas, piano
La soprano Asmik Grigorian, née à Vilnius de mère lituanienne – la chanteuse Irena Milkevičiūtė – et de père arménien – le célèbre ténor Gegham Grigorian – faisait bien son travail, construisait son répertoire, se produisait sur des scènes de plus en plus prestigieuses (Theater an der Wien en 2014 dans L’Enchanteresse de Tchaïkovski, Onéguine au Komische Oper de Berlin en 2016), obtenait même une percée à Salzbourg dans Wozzeck en 2017… Et puis boum ! Sa Salomé à Salzbourg en 2019, où Romeo Castellucci fit un abîme de pierre et de lait de la Felsenreitschule, la catapulte au firmament de la gloire lyrique. Dans un rôle habituellement réservé à des sopranos dramatiques bardées de tungstène, sa voix fut une lame d’acier lyrique tranchant droit dans le mur de son du Philharmonique de Vienne. Si Asmik Grigorian vous demande la tête de Iokanaan, vous feriez mieux de saisir l’épée avant que cette interprète terrifiante de talent ne transforme la caresse de sa voix en un sifflement meurtrier. Parmi les projets très attendus d’Asmik Grigorian : Butterfly à l’Opéra d’État de Vienne, une nouvelle production de Rusalka sous la direction d’Ivor Bolton au Teatro Real de Madrid et des débuts parisiens dans La Dame de pique de Tchaïkovski.
Pour sa première apparition à Genève, le drame sera moins palpable, mais une soirée avec Asmik Grigorian et ses familiers Tchaïkovski et Rachmaninov promet néanmoins une première rencontre fascinante sur le terroir culturel de cette extraordinaire artiste.