Sous l’apparente familiarité des Quatre Saisons se cache un continent bien plus vaste de la création vivaldienne. Le programme de ce concert en propose quelques éclats, révélant la richesse d’un imaginaire qui dépasse largement l’image conditionnée de Vivaldi.
Les concerti de l’opus 8, dont font partie Il Piacere et La Tempesta di Mare, associent la virtuosité instrumentale à une puissance évocatrice quasi théâtrale : tourbillons marins, plaisirs sensuels, énergie dramatique. À cette expressivité foisonnante répond la pureté architecturale des sonates en trio de l’opus 1, où la rigueur contrapuntique héritée de Corelli s’ouvre à une liberté mélodique nouvelle. On y perçoit déjà l’art du dialogue, l’équilibre entre la science savante et l’élan inventif qui marqueront toute l’œuvre de Vivaldi.
Enfin, le concerto pour violoncelle, instrument dont il fut l’un des premiers grands promoteurs, illustre sa capacité à explorer de nouvelles voix expressives : lignes d’une éloquence ardente, tensions intérieures transposées dans un discours d’une intensité dramatique. Ainsi se dessine une fresque où se croisent architecture et théâtralité, rigueur et éclat, science et imaginaire.
L’auditeur est invité à parcourir ces territoires contrastés, à goûter l’inventivité d’un compositeur qui, plus que tout autre, a su conjuguer ferveur, audace et plaisir sonore.