Le Peuple du Rhône est un poème collectif, regroupant 20 poètes vivant au bord du fleuve, en Suisse ou en France. Chacun, avec sa voix propre, en arpente une quarantaine de kilomètres le long d’une quarantaine de vers, de telle sorte que les 812 kilomètres (environ) du Rhône miroitent à la surface de ce texte hybride — tantôt rapide et tantôt lent, impétueux ou empêché — déployant, sur 812 vers environ, les formes et manières diverses d’une poésie qui se cabre.
Le fleuve offre un immense écosystème distribuant sur toute une bio-région les conditions d’existence de tous les vivants : les membres de son bassin-versant forment un peuple, au sens politique, plus pertinent que n’importe quel découpage administratif. Or, les fleuves sont en grand danger : leurs eaux sont polluées ; leurs niveaux, leurs débits baissent, parce que les glaciers fondent – et les conditions d’existence de tous en subissent la dégradation.